élu Communiste - Groupe Printemps Marseillais - 1er Adjoint du 1er Secteur - Conseiller métropolitain - Président de Citoyen13
A Marseille, les bus se jettent à l’eau.

A Marseille, les bus se jettent à l’eau.

02-03-2012
Dernière mise à jour : ( 02-03-2012 )
Une vingtaine de passagers a tenu à prendre le premier batobus marseillais dès 7h du matin.  photo PDD

Une vingtaine de passagers a tenu à prendre le premier batobus marseillais dès 7h du matin. photo PDD

La première ligne de navette maritime marseillaise est entrée en fonction jeudi pour 6 mois d’expérimentation. Il aura fallu des années avant que ce projet voit le jour.
« C’est super sympa, on n’a pas l’impression d’aller au boulot ! » Il flottait hier comme un air de vacances à bord du Frédéric Mistral. Avec le Girolata, le bateau assure désormais la navette entre le Vieux-Port et la Pointe Rouge. 40 minutes pour un trajet de neuf kilomètres le long des côtes marseillaises, à raison d’un voyage toutes les heures de 7h à 19h. Une première, expérimentale. La ligne va être testée durant une période de 6 mois, jusqu’en septembre 2012. « Le bateau ce n’est pas notre métier mais à partir du moment où la communauté urbaine Marseille Provence Métropole nous a confié cette mission, nous l’avons intégré au réseau comme une ligne classique » précise un technicien de la Régie des Transports Marseillais, présent pour l’occasion. Un modèle de ce que l’on appelle « l’intermodalité ».

Parmi les 25 passagers de ce premier voyage, il en est un qui ne l’aurait raté pour rien au monde. Porteur du projet depuis plusieurs années, Christian Pellicani, conseiller municipal communiste et président de l’association Citoyens 13, a tenu à inaugurer cette ligne de batobus,

en compagnie de Marie-Françoise Palloix (PCF), conseillère communautaire et municipale dans les 6e et 8e arrondissements. Tous deux se sont vaillamment battus, pied à pied, dans leurs hémicycles respectifs contre leurs détracteurs, installés pour la plupart sur les bancs de l’UMP. Ils ont aussi dû convaincre leurs collègues, faire œuvre de pédagogie dans les quartiers. Alors de bon matin, ils ne cachent pas leur joie devant les premiers pas de leur
bébé.

Un mode de transport qui a fait florès
« On a eu des moments difficiles mais là c’est plus qu’un plaisir après des années d’effort, s’enthousiasme l’élu, et puis il y a dans le transport maritime une poésie qui n’existe pas ailleurs. » Dès 2005, avec sa plate forme associative, il a commencé a travailler sur la question, persuadé que la navette est un moyen de désengorger le centre-ville, en réduisant le nombre de voitures. Il faudra attendre 2009 pour que MPM s’empare de l’idée, lance des études et opte pour un lancement expérimental, confiant à la Régie la réalisation de la ligne. Après appel d’offres, cette dernière retiendra le géant Veolia pour assurer le service dans le cadre d’une délégation de service public. Coût : 2,5 millions d’euros.
Il a fallu aussi aménager l’espace public, installer une passerelle sur le port de la Pointe Rouge pour permettre aux piétons de rallier l’arrêt de la seule ligne de bus qui passe par là, le 19. Cette installation n’est d’ailleurs pas encore scellée dans le sol et la signalétique fait cruellement défaut. Comme si, malgré l’année entière consacrée à la réalisation du projet, on n’y croyait pas vraiment, laissant les techniciens se débattrent avec leurs essais. L’inauguration officielle de la navette ne devrait se faire que la semaine prochaine.

Pourtant d’autres villes en France et dans le monde, ont fait le choix de la desserte sur l’eau. « A Toulon, 1,4 millions de passagers par an empruntent une navette maritime pour éviter de traverser la ville, à Naples, à Venise, à Nantes, énumère Christian Pellicani, mieux en ce moment à Martigues, avec les travaux du pont autoroutier, un service a été mis en place pour desservir deux quartiers de la Venise provençale. L’engouement est tel que l’initiative pourrait être pérennisée. » Gain de temps en heure de pointe, réduction des émissions de gaz à effet de serre, balade littorale… Pour les deux élus communistes le bateau offre nombre d’avantages.

Changer le comportement des usagers

« Beaucoup reste à faire pour changer le comportement des gens » reconnaît Christian Pellicani, mais « il n’y a qu’à voir ce qui s’est passé pour le vélo à louer, on disait aussi que ça ne marcherait pas et on est dépassé par le succès. » Partant de là, il imagine déjà un développement vers l’Estaque ou de nouvelles lignes sur l’Etang de Berre.
En attendant, les premiers usagers sont tout acquis à la cause du batobus… Retraité de la marine marchande, Gérald déplore le manque de communication et peine à comprendre le système de tarification* mais il est ravi. « J’ai pris le bus depuis le Rond Point du Prado pour voir, explique-t-il, comme je fais partie des Excursionnistes marseillais, je me dis qu’on va pouvoir partir du Vieux-Port pour aller marcher au-dessus de la campagne Pastré. » « Regardez, en à peine une demi heure, on créée des liens, c’est pas comme dans le bus où personne ne se parle » constate un homme partant embaucher dans les quartiers Sud. Originaire de La Rochelle, il est habitué et convaincu par ce type de transport. Embarqué à la Pointe-Rouge, Gérard, va travailler à l’hôpital de la Conception. Il apprécie le trajet : « je vais pouvoir lire tranquillement, arriver reposé, c’est très bien. » Un autre passager se dit déjà prêt à emprunter le bateau toute l’année et, déjà, une dame réclame des horaires supplémentaires. Mais surtout, tout le monde affiche un large sourire. Et ce n’est qu’un début, De retour au Vieux-Port, une nouvelle flopée de voyageurs fait déjà la queue sur le quai entre les étals des poissonnières.
Reportage Mireille ROUBAUD
Photos : Patrick DI DOMENICO

*Les titres de transports sont vendus à bord du bateau, à raison de 5 euros l’aller-retour, utilisable sur l’ensemble du réseau. Seuls les abonnés à l’année, au mois, ou à la semaine bénéficient de la navette comme du bus, tram, métro TER ou vélo. Infos sur www .rtm.fr

2 Comments

  1. Pierre-Jean AYMES

    Bonjour,
    Un petit mail simplement pour dire « félicitations et bravo » pour avoir fait en sorte que cette belle expérimentation voie le jour. Cela n’a pas dû être simple. Souhaitons que cette navette soit pérennisée, pour le plus grand plaisir de tous et la préservation de notre cadre de vie.
    Amitiés.
    Pierre-Jean

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