Filière bois

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La notion de filières bois désigne la chaîne des acteurs qui cultivent, coupent, transportent, transforment et recyclent le bois, de la source (forêt, bocage, arbre épars…) à l'usager final ou à la fin de vie de l'objet.

Sommaire

[modifier] Types de filière

Le transport du bois ; un des nombreux éléments de la filière bois (ici par flottage sur canal, en Finlande)

Ces filières structurées de diverses manières dans le monde, tantôt totalement privées, tantôt contrôlées par l'État et souvent mixtes. Côté acheteurs, le commerce international est dominé par les États-Unis et la Chine. Le Royaume-Uni, la France, le Japon sont aussi de très gros acheteurs. Le Canada suffit à une grande partie de ses besoins, comme les pays d'Europe du Nord, mais ils sont néanmoins des importateurs significatifs de bois exotiques. Le Brésil a interdit la vente de grumes, il n'exporte donc que des sciages, avec une meilleure valeur ajoutée pour le pays. L'Indonésie l'a suivi pour mieux valoriser son bois et répondre aux critiques internationales portant sur la destruction anarchique de ses forêts et de leur biodiversité. La plupart des pays tropicaux exportent encore essentiellement des grumes qui leur apportent moins d'argent que si le bois était scié et raboté sur place.

Le marché de la pâte à papier est un des débouchés de la filière, ainsi que le contreplaqué et l'aggloméré.

De nombreuses ONG dénoncent un trafic important de « bois illégaux », voire d'espèces protégées, et une exploitation tournant à la déforestation qui se fait au détriment des écosystèmes forestiers et des populations indigènes. Ainsi, suite à la surexploitation des forêts de Malaisie, l'orang-outan est aujourd'hui en voie de disparition.

Une partie de la filière a répondu - avec l'aide de ces ONG - à ces critiques en créant des écolabels ou écosociolabels tels que PEFC ou le FSC.

[modifier] Chine et délocalisation de filières

De 1995 à 2005, la Chine - bien qu'étant l'une des zones les plus déforestée de la planète - est devenue premier exportateur mondial de produits ligneux, pour une valeur à l'exportation de produits bois (essentiellement transformés) de 8,63 milliards d’euros au premier semestre 2006. Les importations de ces produits par les États-Unis et l’Europe ont augmenté respectivement de 1 000 et 800 %.

Pour se fournir en bois, la Chine est devenue un des premiers importateurs de bois africains et le second importateur mondial de grumes de résineux, achetées à 70 % en Russie. Le pays soutient aussi six grandes zones industrielles de transformation du bois (sciages, lamellés-collés, panneaux…) hors de ses frontières, dont en Russie.

Cette délocalisation augmente l'empreinte écologique et énergétique de la filière bois. Par exemple, de 2003 à 2006, des entreprises d’exploitation forestière chinoises ont obtenu des contrats de concessions en Allemagne, d'où 50 000 mètres cubes de bois vers la Chine. Ce bois est transporté en Chine et ramené sous forme de produits finis en Europe. Des entreprises allemandes et italiennes du meuble ont saisi la Commission européenne d’une plainte pour dumping contre la Chine[1]

[modifier] La filière bois en France.

[modifier] Le poids économique de la filière bois en France

La France est la première puissance européenne en matière de volume de bois sur pied (forêts de résineux et de feuillus), mais elle est pratiquement la dernière en termes de consommation de bois par habitant. Pourtant, le bois, matériau renouvelable par excellence, dispose d’avantages environnementaux incontestables car l’utiliser contribue largement à la diminution des gaz à effet de serre grâce à ses capacités à fixer le CO2 à raison d’une tonne pour un mètre cube de bois transformé [réf. souhaitée].

Le secteur « forêt-bois » en France représente plus, en termes d’emplois, que le secteur de l’automobile dans son ensemble : 550 000 emplois pour 100 000 entreprises essentiellement réparties en milieu rural.

La filière bois est une des filières dites « filières vertes » qui pourraient être prioritairement soutenues dans le cadre des suites du Grenelle de l'environnement notamment.

[modifier] La forêt française

[modifier] Les sciages

[modifier] La consommation de bois dans le monde

Exprimée en m³ par habitant et par an

[modifier] Enjeux environnementaux du bois

[modifier] Un matériau écologique

Ressource renouvelable (tant qu'il n'est pas surexploité), le bois est un matériau fondamental pour le développement durable [réf. souhaitée]. Les bois durs (abattus légalement ou illégalement) se régénèreront en 100 ans environ en zone tempérée et en 200 à 700 ans en zone tropicale [réf. nécessaire]. Un litre de pétrole brut, utilisé mettra plusieurs millions d'année à se reconstituer.

Puits de carbone : Le bois est une des alternatives pour absorber une partie du dioxyde de carbone (principal gaz à effet de serre responsable du changement climatique) excédentaire dans notre atmosphère. Un tonne de bois stocke en moyenne une tonne de CO2. Plus nous utilisons de bois comme bois d'œuvre (car le bois-papier ou le bois-énergie ré-émet rapidement le CO2 qu'il a stocké) plus nous stockons de CO2 ; à condition de gérer convenablement les forêts, car le sol y est un autre puits de carbone, fragile [réf. souhaitée].

Matériaux peu énergivore : le bois consomme peu d'énergie fossile pour sa production, comparativement par exemple au ciment, à la terre cuite ou à l'acier qui demandent une extraction minière, beaucoup d'énergies fossiles et génèrent une pollution significative [réf. souhaitée].

Pour ces raisons, le bois est souvent présenté comme un très bon matériau écologique, mais des incertitudes et controverses subsistent quant à la capacité des forêts cultivées à remplacer les fonctions écologiques des forêts primaires, quant à la définition des critères et seuils de renouvelabilité et de soutenabilité des exploitations de bois et quant à la fiabilité de la traçabilité des bois (Cf. à titre d'exemples le trafic de bois tropicaux et sibériens) [réf. souhaitée]. Des problèmes sont également non résolus concernant les pesticides de traitement du bois utilisé dans la construction.

Si les Français consommaient 0,228 m³ de bois par habitant par an sur les dix prochaines années (soit +25% par rapport à la situation actuelle), la France satisferait à 17% de ses engagements relatifs aux accords de Kyoto de 1997 (voir : Protocole de Kyōto) [réf. nécessaire].

[modifier] La lutte contre le bois illégal

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L'expression "bois illégal" revêt des significations très différentes selon les interlocuteurs. L'Union Européenne l'a définie de façon claire et précise : « On parle d'exploitation illégale des bois lorsque le bois est récolté, transformé ou commercialisé en violation des lois nationales applicables dans le pays où le bois est récolté » [2] . La plupart des associations écologistes, relayées par les médias, élargissent le critère d'illégalité, si bien que le terme "bois illégal" devient difficile à définir.
A Nagoya, en octobre 2010, 25 principes éthiques à intégrer volontairement dans tous « les cas d’activités/interactions avec les communautés autochtones et locales » concernant des questions liées à la biodiversité ont été proposé par l'ONU à la conférence des Parties de la Convention de Rio sur la diversité biologique renforcent le rôle qu'il faudrait donner aux populations locales dans la gestion et protection des forêts[3].

Les écosociolabels tels que le FSC visent le respect des traités internationaux et des lois du pays. D'autres labels comme le PEFC n'imposent que le respect de la loi en vigueur dans le pays du siège social de l'entreprise qui demande le label [réf. nécessaire].

En Europe : En mai 2003, la Commission a voté un « Plan d’action contre le commerce de bois illégal », dit FLEGT (Forest Law Enforcement, Governance and Trade, qui sifnifie « Applications des réglementations forestières, Gouvernance et Echanges Commerciaux ») ; il s'agit d'amener les pays producteurs à une meilleure gouvernance (via un régime d’autorisation données par les pays adhérents ou partenaires du système), et coproduire des accords volontaires de partenariat visant à empêcher l’entrée de bois illégal dans l'Union européenne. Il s'agit aussi d'encourager à réduire l'achat de bois illégal par les Européens [4].
Le Parlement européen estimait que dans les années 2000-2010, que 20% à 40% du bois tropical vendu dans le monde provenait de coupes illégales (soit : 350 à 650 millions de m3/an)[4]. Selon la Banque mondiale ce trafic entraine un manque à gagner d'environ 100 milliards d’euros par an dans les recettes fiscales des pays exportateurs. Le Conseil de l'Europe a officiellement adopté en Mars une position considérablement plus faible que celle du Parlement 1ère lecture, ne contenant pas d'interdiction sur le commerce d'une récolte illégale de produits du bois et du bois, et ne précisant pas les sanctions, ni n'exigeant des sanctions pénales pour les infractions graves, le régime de reconnaissance des organisations de contrôle étant par ailleurs différent de ce que le Parlement avait souhaité. Le 4 mai 2010, la commission de l'environnement a adopté en seconde lecture un projet de recommandation, rétablissant la plupart des amendements du Parlement européen en première lecture que le Conseil n'avait pas pris en compte [4]. Les europarlementaires ont adopté en juillet 2010 un compromis projet) pour le règlement visant à lutter contre le commerce de bois illégal en Europe [4]. Ce projet a été validé le 11 octobre 2010 par le Conseil de l'Union européenne. Il doit entrer en vigueur 27 mois après sa publication officielle, c'est-à-dire en janvier 2013 [4].
L'Europe dispose de 3 à 4 ans pour réviser la liste des produits concernés, mais en 2010, le règlement n'inclue pas des produits finis ou manufacturés tels que les meubles et ouvrages en bois, ouvrages de décoration ou précieux ou le carton, le papier (revues, livres et autres supports écrits). Les meubles en bois de rose de Madagascar, considérés comme œuvre de maître (ou de décoration) sont à ce jour exclu du système. Or, « le bois de Madagascar est victime d’une exploitation illégale intensive », rappelle Eglantine Goux (chargée de mission Forêt Internationale à FNE). Sébastien Genest (vice-président de France Nature environnement) espère que « le signal positif de l’Europe pour mettre fin au bois illégal sera suivi d’engagements forts de sa part dans les instances de l’ONU sur les changements climatiques et la déforestation » [5]. le 21 oct 2010, La République démocratique du Congo était le 10ème pays à engager des négociations d'accords volontaires (VPA ou voluntary partnership agreement)[6]. Des VPA ont été signés avec le Ghana, le Cameroun et le Congo et sont actuellement en négociation avec la Malaisie, Indonésie, Libéria, République centrafricaine, le Gabon et le Vietnam [6].


En France : une circulaire d'avril 2005 a défini les critères environnementaux et sociaux des achats publics de bois, mais sans moyen de vérification, de formation et de suivi. La France négocie des accords ou une coopération avec le Congo-Brazzaville et le Gabon. Mais les ONG et les États producteurs manquent d'aides financière et matérielle pour vérifier sur le terrain si les coupes sont ou non illicites [réf. souhaitée].
Le WWF estimait mi-2007 qu'encore un quart de la consommation française (en métropole) de bois ne faisait l'objet d'aucun critère social ou environnemental. Environ 80% des bois et produits dérivés en provenance de la République démocratique du Congo sont exportés vers l'Europe, principalement vers la France (30%), puis le Portugal (23%), la Belgique (11%) et l'Italie (9%) [6]. Les bois africains importés et vendus en France étaient dans les années 200-2010 à 39% d’origine illégale (selon le WWF, et ce chiffre ne semble pas avoir été démenti) [réf. à confirmer] . Une enquête du WWF a conclu que pour les parquets, portes, fenêtres, escaliers, ébénisterie… des enseignes Casa, Castorama, Ikea, Leroy Merlin, Bricorama, Bricomarché, Habitat et Point P : l'étiquetage ne mentionnait pas la provenance du bois pour plus de 70% des produits et plus de 90% des étiquettes oubliaient le nom scientifique de l’essence. Seuls 13% de ces produits possédaient (en 2007) le label FSC. La France serait le premier importateur en Europe de bois venant du bassin du Congo, l'un des plus riches au monde en biodiversité, mais où la forêt se dégrade rapidement[7].[réf. à confirmer] 

[modifier] Traçabilité

La traçabilité totale de toute la chaîne logistique du bois est un des enjeux de crédibilité des labels, d'efficience économique et de développement de la qualité des filières-bois. Elle permettrait en outre de limiter les bois exportés et importés illégalement, et ceux listés en annexe de la CITES, dont le commerce est réglementé.
Elle concerne la gestion, la provenance génétique des plants ou graines (quand il s'agit de plantations), en passant par la coupe, le tri des grumes, le sciage, le tri des sciages, le séchage, le classement, la première ou seconde transformation jusqu'éventuellement la réutilisation ou le recyclage ou la valorisation.
La transparence à toutes les étapes, et l'automatisation de la traçabilité sont des enjeux nouveaux pour l'amont de la filière-bois qui est restée très traditionnelle, alors que les codes barres ou le géoréférencement sont généralisées dans de nombreux autres secteurs, et que les puces électroniques se sont développées (par ex pour les animaux domestiques).

Les freins sont nombreux : marché concurrentiel dont l’amont est constitué de très grands groupes et de dizaines de millions de petits propriétaires, volonté de confidentialité de certains propriétaires forestiers et entreprises privées, difficultés à mutualiser les outils informatiques et absence de loi imposant la traçabilité dans ce secteur, manque de moyens dans les pays forestiers équatoriaux…

Des programmes et tests de méthodes holistiques et multi-objectifs ont tenté de lever certains de ces obstacles avec par exemple le FSC qui soutenait dès les années 1990 un programme de code barre suivant l'arbre et sa transformation, dès la coupe en forêt), et 10 ans après, en Europe, le Projet: « Indisputable Key» dédié à la traçabilité forestière, prévu pour 3 ans à partir d’oct. 2006, avec un budget de 12 millions d'euros dont 7.7 M d'euros financés par l’UE, pour aider 29 partenaires privés de 5 pays (Estonie, Finlande, France, Norvège, Suède), faisant suite au programme LINESET.

Moyens techniques :

[modifier] Exemple de traçabilité

Contre le trafic de bois, en Australie ;
Suite aux pressions d’ONG telles que Greenpeace, WWF ou les amis de la terre, la filière bois Australienne qui estimait mi 2007 importer pour environ 400 millions de dollars australiens de bois illégal[8], souvent involontairement, faute de moyen de traçabilité et en raison de la difficulté d’identifier les bois exotiques à l’œil, commence à réagir.
Pour la 1re fois, le plus grand importateur australien (Simmonds Lumber, de Sydney) a mis en place un test génétique capable d’identifier les profils ADN d’arbre poussant dans les plantations indonésiennes légales. Les analyses peuvent être faite au port en Indonésie ou en aval en sortie de scierie., après quoi un certificateur accrédité (Cerrtisource en l’occurrence) approuve les billes de bois en les marquant avec un code lié à un référencement dans une banque de données fiable, pour l'exportation vers l'Australie. Parallèlement, mi 2007, le Gouvernement australien a promis 200 millions de dollars australiens à un fond global d’aide à la gestion soutenable des forêts et à l’application des sanctions contre les abattages illégaux (ce qui nécessite une traçabilité fiable).

En France,
le projet BLOGFOR, dans le cadre du plan d'action TICPME 2010[9], aidé par l'État, vise un standard d'échange de données (échange électronique professionnel) pour la filière bois, s'inspirant éventuellement de la traçabilité développée pour l'Agriculture.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens externes

[modifier] Notes et références

  1. .Article [2006] "Focus sur la Chine" de la revue Boismag (France) n° 62 : 12 (1 p.).
  2. Commission des Communautés Européennes, Proposition de règlement du Parlement européen et du Conseil établissant les obligations des opérateurs qui mettent du bois et des produits dérivés sur le marché. COM 2008 644 final. 17 octobre 2008. p.3
  3. Vers des Codes de conduites éthiques (article sur la Conférence de Nagoya 2010, Wikipédia)
  4. a, b, c, d et e Environment MEPs get tough on illegal timber tradecommuniqué, daté du 2010/05/11 - 17:58, consulté 2010/10/21 (REF. : 20100507STO74261)
  5. Article intitulé "Bois illégal : l’UE renforce son arsenal par Célia Fontaine, Journal de l'environnement, 2010/10/12
  6. a, b et c Fight against illegal timber exports: the EU and the Democratic Republic of Congo launch negotiations ; 2010/10/21
  7. Source : Philippe Delétain, chargé du programme Forêts tropicales au WWF-France
  8. Joural The Australian du 29 mars 2007
  9. TICPME http://www.ticpme2010.fr
Ce document provient de « http://fr.wikipedia.org/wiki/Fili%C3%A8re_bois ».
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