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(3) La Plaine : Nouvelle manifestation ce jour contre ce projet de gentrification de Marseille

(3) La Plaine : Nouvelle manifestation ce jour contre ce projet de gentrification de Marseille

QcM : vous trouverez sur le blog deux articles sur le sujet : le 15 mai 2013 et 22 décembre 2016

La place Jean Jaurès est une voie située à la limite des 1er5e et 6e arrondissements de Marseille, entre les quartiers de Thiers, du Camas et de Notre-Dame-du-Mont. Elle est plus connue sous le nom de La Plaine.

Vendredi 8 septembre 2017 la jeunesse se mobilise contre le projet de transformation de la place Jean Jaurès.

La SOLEAM, bras armé de la ville met en œuvre un projet urbain qui vise à exclure les populations par le prix. Insidieuse méthode d’aménagement au nom de la rénovation de l’espace urbain on éloigne les forains, les plus fragiles afin que le prix de l’immobilier grimpe tout seul et renouvelle la population. Les débats qui vont se poursuivre monteront qu’il y a une filiation et une même volonté entre le projet sur l’Espace Corderie  et les travaux sur la plaine. Dans le cadre du dossier « Rêver Marseille 2020/21 » nous reviendrons sur les alternatives à construire.

 

Un peu d’histoire : 

Au xiiie siècle s’y trouvait le camp des croisés qui s’embarquaient à Marseille à destination de la terre sainte1. Malgré un certain éloignement du centre ville, elle servait à l’époque à diverses manifestations : champ de manœuvre, accueil des monarques avant leur réception à l’hôtel de ville. Ainsi le roi Robert Ier de Naplescomte de Provence, accompagné de sa femme Sancia de Majorque, est accueilli le  en ce lieu par les notables de la ville avant de pénétrer dans la ville pour se recueillir devant les reliques de son frère Saint Louis d’Anjou2. De même François Ier à son retour triomphant après la bataille de Marignan, accompagné de la reine Claude, y sera reçu par un cortège composé des consuls, du viguier Louis de Vento et de l’évêque Claude de Seyssel. Le  c’est le roi Charles IX qui y sera reçu avec sa mère Catherine de Médicis, son frère le duc d’Anjou et son cousin Henri de Bourbon, futur Henri IV. De même le  le roi Louis XIII y sera reçu par le premier consul Boniface de Cabannes.

La construction en 1843 du clocher de la Basilique Notre-Dame-de-la-Garde permettait d’installer un bourdon qui fut commandé à un fondeur lyonnais Gédéon Morel ; l’énorme cloche de 8 234 kg fut transportée par chariot le long du Rhône puis exposée à la place Jean-Jaurès pour y être bénie le  par Mgr Eugène de Mazenod et baptisé « Marie Joséphine » avant d’être transportée au sommet de la colline Notre-dame-de-la-Garde6. À partir de 1860 la place accueille la foire de Saint-Lazare qui se tenait auparavant aux Allées, partie haute de la Canebière7. Cette foire se maintiendra avec plus ou moins de succès jusqu’aux années 1960 avec auto-tamponneuses et grande roue8. Le Louis Capazza et Alphonse Fondère partent de cette place en ballon et arrivent en Corse. Un monument inauguré le  par les aviateurs Dieudonné Costes et Maurice Bellonte et situé à l’angle de la rue Sibié et sculpté par Louis Botinelly rappelle cet évènement.

Certains visiteurs s’étonnent qu’il faille grimper pour aller à la Plaine, qui est un plateau. Or ce nom provient tout simplement d’une francisation de l’appellation ancienne du lieu, « Plan Saint-Michel » (en provençal : Plan Sant-Miquèu), plan signifiant plateau en provençal (cf. le « Grand plan de Canjuers » dans le Var).

Jusqu’en 1936 on y trouvait un bassin où les enfants marseillais pouvaient faire un tour en barque. L’écrivain Jean Giono dans son roman Noé parle ainsi de la Plaine : « C’est une vaste place encadrée de chaque côté par deux allées d’arbres. Au printemps il y a dessus une foire. Du temps de ma jeunesse, il y avait au centre de cette place un bassin dans lequel évoluait un bateau à rames à forme de petit paquebot et pouvant contenir une dizaine d’enfants. Un feignant costumé en matelot faisait faire pour deux sous trois fois le tour du bassin, lentement, avec de longues pauses. Cela s’appelait le tour du monde. Chaque fois que je descendais à Marseille avec mon père, il me payait ça. Je montais dans la barque et j’étais navré de le quitter, car il restait à terre. Il restait à terre et il faisait lentement le tour du bassin en même temps que moi, car il était navré de me quitter. Mais, dès que nous arrivions à Marseille, lui et moi il me disait : Viens, Jean, je vais te payer le tour du monde12 ». Par la suite cette retenue d’eau a été comblée et un parking a été construit, ainsi qu’un marché, autour duquel il était possible entre les années 1930 à 1983 de faire un tour en carriole tractée par un âne. Il y avait aussi un theatre Guignol qui faisait la joie des enfants. Dès les années 1930, un square avec bacs de sable pour les enfants a été construit au centre de la place (square dénommé ultérieurement Yves Montand, autour duquel se tient un marché (non alimentaire) le mardi, jeudi et samedi et un marché aux fleurs le mercredi. Le parking a été transféré en sous-sol.

 

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